L’avis de nile
nile tient à souligner le volontarisme politique à élaborer et porter une stratégie forte pour une transformation profonde de notre système de santé. Également, il faut saluer la posture nouvelle des acteurs de santé qui, dans leur immense majorité, ont exprimé l’envie de voir évoluer le système et de s’impliquer positivement dans sa reconstruction, rompant avec des corporatismes stériles ou des débats traditionnellement centrés sur leur propre rémunération. Enfin, la reconnaissance de la nécessité d’une synapse sanitaire composée de la CPTS et de l’hôpital de proximité au sein du territoire est clairement une inflexion majeure en rupture avec le jacobinisme ancestral.
Cependant, si la vision est claire, on peut quand même s’interroger sur les modalités concrètes de mise en œuvre de certaines mesures… et leurs financements. La présentation du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 (PLFSS) confirme bien la révision de l’ONDAM à 2,5 % mais semble venir contrecarrer certains espoirs portés par le « scénario de rupture » de Ma Santé 2022. Avec 3,8 milliards d’euros d’économies à réaliser dans le cadre de l’ONDAM 2019 et un plan d’économies qui ne sera détaillé qu’à l’examen du texte, certains acteurs s’interrogent effectivement sur les secteurs qui serviront de « variables d’ajustement ». Enfin, la circulation d’un projet de lettre d’orientation ministérielle (non signée, il faut le souligner) montre à l’envi l’extrême résistance d’une partie de la technostructure. Il serait dangereux de mésestimer sa puissance et sa capacité à dégrader, voire bloquer concrètement, cette volonté politique ambitieuse et porteuse d’avenir pour les malades, les acteurs du système et notre pays.