Liant la santé humaine, animale et environnementale, One Health apparaît désormais comme une priorité des acteurs de la santé dont les efforts doivent concourir à une effectivité concrète de ce concept.
Le renforcement des politiques de prévention et la création d’un Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires auprès du gouvernement témoignent de la nécessité de repenser le fonctionnement de notre système de santé et d’encourager les synergies des secteurs dont les activités peuvent avoir un impact sur la santé.
Depuis longtemps engagé dans la sensibilisation des acteurs à l’intérêt de One Health, nile a organisé le colloque « Faire battre One Health au cœur de la France » le 17 novembre 2022 de 8h30 à 12h45. Sous le prisme du numérique, de l’urbanisme et de l’alimentation, ce colloque permettra de poser les jalons d’un système de santé qui réponde aux enjeux que la crise sanitaire a soulevé : catalyser l’innovation et son intégration dans les pratiques, penser les villes, les bâtiments et établissements de santé autrement, et consommer différemment.
▪ Olivier Mariotte, président de nile et l’animateur du colloque
▪ Muriel Vayssier-Taussat, microbiologiste et chercheuse au service de la santé humaine et animale
à l’INRAE
Podcast : Ouverture du colloque One Health
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Intervenants :
▪ Myriam Oukkal, présidente du Conseil de la e-Santé
▪ Pierre-Louis Biaggi, vice-président de l’entité Digital et Data d’Orange Business
▪ Jean-Christophe Calvo, coordinateur de la Commission Nationale des Systèmes d’Information des CHU
▪ David Sainati, coordinateur interministériel à la délégation ministérielle au Numérique en Santé
▪ Antoine Tesnière, directeur de PariSanté Campus
L’INRAE estime que 60% des maladies infectieuses humaines ont une origine animale, et que 70% d’entre elles sont transmises par la faune sauvage. Afin d’expérimenter de nouveaux systèmes plus respectueux de l’environnement, l’institut s’attache à mener des travaux interdisciplinaires associant la biologie, l’écologie, les mathématiques, l’économie et les sciences sociales. La covid-19, Ebola, la rougeole, la méningite… les menaces épidémiques qui planent sur notre société sont nombreuses.
Une coopération publique-privée a permis l’émergence d’outils numériques utiles au plus fort de la crise sanitaire …
La crise sanitaire a vu émerger de nombreux dispositifs permettant le dépistage, le suivi de l’épidémie ou l’équipement des professionnels de santé (TousAntiCovid, Dépistage Covid, SI-DEP…). Ces outils pratiques, pour les citoyens et les professionnels de santé, ont permis de réagir aux vagues successives de la covid-19, et ont été le fruit de la rencontre entre une volonté politique et un investissement public, et le savoir-faire technique d’entreprises. La première partie de la table ronde traitera de la mise en place de cette synergie et de la manière dont nous pourrions l’optimiser, l’amplifier et la pérenniser.
Les limites à l’usage de ces outils par les établissements : entre équipement insuffisant et gap culturel ?
Le développement d’outils numériques, et l’appropriation par les acteurs de ces derniers est une condition sine qua none à l’établissement d’un système de veille et de prévention secondaire performant. La covid-19 a permis de mettre en exergue deux enjeux pour le numérique en santé : l’interopérabilité et l’accessibilité pour les soignants. Les établissements de santé ont à ce titre joué un rôle déterminant dans la crise sanitaire ; en gérant un flux exceptionnel de malades de la covid, en assurant aussi une fonction de veille sanitaire et en s’investissant dans des projets de recherche nationaux et européens. Comment les établissements vont-ils s’armer numériquement pour pallier de futures crises voire les anticiper ? Quels supports sont nécessaires au bon déploiement d’outils numériques dans les établissements de santé (et en ville) ?
Covid-19, Ségur et CNR… et après ?
Les leçons de la covid-19 ont-elles été tirées ? Quelles armes de prévention massive avons-nous à notre disposition ? Dans un écosystème où les menaces sanitaires se multiplient, les incantations ne seront plus suffisantes. Le Ségur de la Santé a été l’occasion d’un investissement pour le numérique à hauteur de 1,4 milliards. Le Conseil national de la refondation (CNR) en santé est un jalon supplémentaire que l’exécutif a choisi de poser, mais quels constats et quelles solutions reste-t-il encore à trouver, si ce n’est permettre à l’ensemble des acteurs, publics comme privés, de se mettre en mouvement ?
Podcast : Table Ronde 1 du colloque One Health
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Intervenants :
▪ Alban Narbonne, chargé de mission Urbanisme & Santé chez Ekopolis
▪ Alexandra Fourcade, vice-présidente d’Elus, Santé Publique et Territoires
▪ Margot Belair, adjointe à l’urbanisme à la ville de Grenoble, capitale verte européenne en 2022
▪ Emeline Flinois, directrice du pôle investissement, logistique et développement durable, et du pôle RH de l’Agence nationale d’appui à la performance
▪ Gérard Huet, président de l’Union des architectes francophones pour la santé.
L’aménagement du territoire, pierre angulaire d’un cadre de vie propice au bien-être
Des problématiques d’obésité, d’asthme ou de santé mentale en passant par l’exposition aux nuisances sonores, la qualité de l’environnement urbain a fini de démontrer son impact sur la santé. Une politique d’aménagement agit grandement sur l’état de santé des individus en impactant l’environnement (qualité de l’air, qualité de l’eau…), les paramètres socio-économiques (sociabilisation, accès à l’emploi…) et les modes de vie des citoyens (activité physique, alimentation). En parallèle, l’architecture des bâtiments est de plus en plus adaptée pour lutter contre la précarité énergétique et la sédentarité.
« L’urbanisme favorable à la santé » à placer au cœur des actions territoriales
« L’urbanisme favorable à la santé » considère le bien-être physique, mental et social de la population au cœur des projets d’aménagements urbains. Les initiatives locales, bien que minoritaires, pour déployer l’urbanisme favorable à la santé sur le terrain sont en augmentation : rénovation urbaine, aménagement des hôpitaux, installations d’espaces verts (EHESP, 2018). Pour autant, des disparités entre les territoires persistent et de nombreuses difficultés restent à surmonter pour faire de la santé et de l’environnement de véritables critères de décision et d’évaluation au sein des politiques publiques.
Dès lors, comment faire de l’urbanisme un outil de santé publique ? Comment améliorer l’état de santé de la population à travers l’aménagement de son environnement ? Experts, institutionnels et industriels nous apporteront leur éclairage sur les moyens à disposition pour faire de l’urbanisme un véritable levier de prévention.
Podcast : Table Ronde 2 du Colloque One Health
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Intervenants :
▪ Laure Sapmaz, membre du conseil d’administration de l’Association française des Diététiciens Nutritionnistes
▪ Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture France
▪ Carole Galissant, Directrice du pôle nutrition Education chez Sodexo
▪ Mathilde Rateau, Chargée de mission au réseau Île-de-France Santé Environnement
▪ Guillaume Garot, député, président du Conseil National de l’Alimentation et ancien ministre délégué à l’agroalimentaire
▪ Maud Faipoux, directrice générale de l’alimentation
75% de la population européenne est obèse ou en surpoids !
Selon l’Organisation mondiale de la santé, près d’un quart des adultes en Europe sont désormais considérés comme obèses et 59% d’entre eux se trouvent en surpoids. Une urgence sanitaire quand nous savons que l’obésité et le surpoids sont des facteurs de risques de maladies non transmissibles telles que les cancers et les maladies cardiovasculaires. Et c’est auprès des Français les plus jeunes que l’obésité a le plus progressé sur les 10 dernières années, passant selon l’enquête ObEpi-Roche de 5,4 % en 2012 à 9,2 % en 2020 chez les 18-24 ans. Traiter la surcharge pondérale infantile se révèle essentielle car elle est difficilement réversible après la puberté et représente un risque de décès prématuré à l’âge adulte. On note enfin un enjeu économique avec un impact de l’obésité à hauteur de 2,6 % du PIB français en 2016 soit 56 milliards d’euros selon une étude menée par le Cabinet IMS Health.
Un changement de pratiques alimentaires au cœur des défis sociaux et environnementaux
Les mauvaises habitudes alimentaires des Français constituent le premier levier mobilisable pour lutter contre le surpoids et l’obésité. La consommation de sel est selon l’Anses trop importante dans notre pays avec 9 grammes par jour pour les hommes et 7 grammes pour les femmes, au-delà des 5 grammes recommandés par l’OMS. A contrario, les apports en fibres contenus dans les fruits et légumes se situent à 20 g par jour contre les 30 grammes préconisés par l’Anses. On constate néanmoins que de plus en plus de Français modifient leurs comportements alimentaires afin de consommer une nourriture plus saine.
En réponse à ce défi sociétal, la loi dite « climat et résilience » promeut une structuration des différents plans de la politique de l’alimentation pour parvenir à un système alimentaire sain et durable. La convergence des objectifs de santé (prévention de l’obésité et des autres maladies liées à l’alimentation) et de transition écologique (réduction des émissions de gaz à effet de serre et des intrants chimiques) permettra de répondre aux multiples enjeux auxquels est confronté le secteur, notamment l’accès à une offre alimentaire de qualité et le développement de l’agriculture locale.
Podcast : Table Ronde 3 et conclusion du colloque One Health
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