Les papillomavirus humains, ou HPV, représentent une grande famille de plus de 200 virus dits « oncogènes » : ils peuvent causer des cancers. Ces virus se transmettent par voie sexuelle et oro-génitale, qu’il y ait pénétration ou non et le préservatif ne représente pas un moyen de protection efficace. En France, ils sont responsable chaque année de 6 600 cancers, 30 000 verrues génitales et touchent les hommes et les femmes. Dans les territoires, l’ensemble des parties prenantes s’engage pour augmenter des couvertures vaccinales encore faible, à l’instar des acteurs de la région Occitanie qui ont créé un collectif dont l’action est dédiée à la prévention des HPV (communiqué de presse du collectif HPV Prévention Occitanie et fiche de positionnement).
Les HPV se transmettent par voie sexuelle, qu’il y ait pénétration ou non. Il s’agit de l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente. Il touche aussi bien les hommes que les femmes. En effet, ces virus se transmettent au travers de nos muqueuses, une couche de tissu qui recouvre les cavités du corps. Outre les voies génitales, les HPV peuvent infecter le tube digestif ou encore les voies respiratoires.
Il y a deux catégories de HPV : les HPV à bas risque oncogène et les HPV haut risque oncogène. Cela veut dire que nous ne développerons pas systématiquement un cancer en cas d’infection. Le virus est éliminé la plupart du temps, c’est ce qu’on appelle la clairance. Pour les HPV, les experts estiment qu’à 1 an, 75% du virus est éliminé. Mais plus ce temps de clairance augmente, plus nous avons de risque de développer un cancer.
En persistant dans nos muqueuses, les HPV vont transformer nos cellules en cellules tumorales, qui vont se multiplier et devenir invasives pour former des cancers.
En France, l’Institut National du Cancer estime que les HPV sont responsables, chez l’homme et la femme, de 6300 cancers. La majorité des cas sont des cancers du col de l’utérus (44%), mais nous retrouvons également des cas de cancers oropharyngés (22%), de l’anus (24%), de la cavité orale, du larynx, du vagin et du pénis. Les scientifiques ont démontré qu’une infection HPV était nécessaire au développement d’un cancer du col de l’utérus. Autrement dit, 100% des cancers du col de l’utérus sont causés par les HPV.
Pour contrer les virus HPV, il est important de connaître la structure du virus afin d’identifier les parties antigéniques. Ce sont contre ces parties que les défenses immunitaires se dirigeront. Pour le HPV, l’antigène est la protéine « L » et chaque virus de la famille HPV exprime une protéine « L » différente. Il s’agit d’une protéine que l’on retrouve à la surface du virus. La séroconversion, c’est-à-dire le temps nécessaire à l’observation d’une réaction immunitaire, est différent entre la femme et l’homme. Dans 70-80% des cas, nous observerons une réaction immunitaire chez la femme alors que chez l’homme, ce n’est presque jamais le cas. Le virus persistera donc presque toujours chez l’homme. Quand bien même nous observons une réponse immunitaire, il faut qu’elle soit suffisamment puissante pour être efficace. C’est ce qu’on appelle l’avidité, c’est-à-dire la force avec laquelle les cellules immunitaires (les anticorps) vont se fixer à l’antigène (la protéine « L »). Or l’avidité des anticorps pour la protéine « L » des HPV est plutôt faible, même chez la femme.
Le vaccin vise donc à compenser l’impuissance de notre organisme face au virus HPV, plus particulièrement face aux souches virales à haut risque oncogène. Il vise plus particulièrement la protéine « L », cette protéine que l’on retrouvera à la surface du virus. Sur les 12 HPV à haut risque oncogène, le vaccin en cible 9 et contient du sulfate d’hydroxyphosphate d’aluminium (SHAA).
À défaut de pouvoir être utilisé en toute sécurité, le vaccin contre le HPV est-il efficace ? Pour répondre à cette question, il est important de reprendre deux éléments important spécifique aux HPV :
-il n’y a pas de cancer du col de l’utérus sans HPV
-il existe 12 souches virales à haut risque oncogène responsables de différents cancers
Le 1er octobre 2020 une équipe de recherche suédoise a publié dans The New England Journal of Medicine une étude portant sur 1 672 983 jeunes filles et femmes âgées de 10 à 30 ans. Cette étude a débuté en 2006 et s’est terminée en 2017. Cette équipe a évalué l’apparition d’un cancer du col de l’utérus chez ces femmes vaccinées ou non. Ainsi sur les 1 672 983 de femmes, il y en a 557 qui ont développé un cancer du col de l’utérus. Sur ces 557 femmes, 19 étaient vaccinées et 538 ne l’étaient pas. L’équipe a ensuite évalué le nombre de nouveaux cas par an pour 100 000 personnes, c’est que nous appelons « l’incidence ». Ainsi, sur la population vaccinée, l’incidence était de 47 cas pour 100 000 personnes chez la population vaccinée, et de 94 cas pour 100 000 personnes pour une population non vaccinée. Enfin, il est intéressant de noter que cette étude a été menée avec un vaccin quadravalent, c’est-à-dire qui était capable d’immuniser contre 4 souches de HPV à haut risque oncogène.
Nous disposons aujourd’hui de vaccins qui immunisent contre 9 souches de HPV à haut risque oncogène. Une étude publiée en 2015, montrait en effet que la prévalence du cancer du col de l’utérus, du vagin et de la vulve était de 14 cas pour 1000 personnes chez une population ayant reçu un vaccin quadravalent, et de 1,6 cas pour 1000 personnes chez la population ayant reçu un vaccin nonavalent. Ainsi, le vaccin contre les HPV est non seulement sûr, mais il est aussi en mesure d’éradiquer un cancer et diminuer la prévalence d’autres cancers.
Prévention HPV Occitanie Postionnement du collectif